ISOLATION  PLAFOND D’UNE MAISON ANCIENNE

PAR SOUFFLAGE DE OUATE DE CELLULOSE

Michel Ramboz      Besançon 25
michel.ramboz chez orange-ftgroup.com



1) L’existant
2) Pourquoi rénover
3) Principe général retenu
4) La structure porteuse
5) Matériaux, caractéristiques et application du produit
6) Finitions
7) Les coûts en ttc
8) Comparatif des isolants
9) En savoir plus sur ce matériau
10) Premières impressions
11) Remerciements
12) Quelques photos

1) L’existant.

La maison est très ancienne, la dernière grosse rénovation date de 1974. Les plafonds des différentes pièces sont à 3m de hauteur. Les ouvrants ont été changés par du double vitrage 4/10/4 en 1996 et j’avais isolé au même moment les combles perdues en déposant l’ancienne laine de verre, dont l’épaisseur moyenne était de 10 cm environ,  en la remplaçant par de la laine de roche en rouleau de 20 cm d’épaisseur. Au bout de ces 15 ans, à la dépose de cette dernière, je suis surpris de constater l’absence de tassement du matériau qui aurait pu durer encore de nombreuses années.

2) Pourquoi rénover.

Je désirais réduire cette hauteur sous plafond pour gagner en efficacité énergétique et rénover le plafond par la même occasion. En effet, il fallait à l’heure actuelle 1 heure pour réchauffer de 1 ° la pièce principale (25 m2 soit 75 m3 en volume, chauffage par poêle bouilleur/radiateurs) lors des périodes hivernales froides.
Je désirais également profiter des qualités des nouveaux matériaux plus sains, plus efficaces, plus confortables aussi (déphasage, hygrométrie).

3) Principe général retenu.

L’idée générale est de réduire la hauteur sous plafond pour diminuer le volume à chauffer pour gagner en efficacité énergétique, tout en rénovant le plafond et rendre la pièce plus confortable à vivre. La solution que je retiens est la suivante : faire un 2 ème plafond avec des solivettes  de 140 x 40 mm  espacées les unes des autres de 50 cm environ suspendues aux solives existantes de 200 x 100 mm. Le vide généré entre ces 2 structures aura une épaisseur de 400 mm et sera rempli de ouate de cellulose soufflée depuis le grenier.

4) La structure porteuse.

La structure additionnelle est réalisée en épicéa traité 2 ème choix, en 40 x 140 mm raboté sur les 2 chants pour une quantité d’environ 1m3. Ce matériau est pris chez le scieur proche de chez moi qui me débite à la longueur voulue toutes ces pièces de menuiserie qui vont de 3 m à 4,5 m de long en fonction de la dimension des locaux.
Chaque pièce est ceinturée par une solivette sur laquelle repose perpendiculairement les solivettes espacées de 50 cm environ et reposant sur 2 sabots métalliques ; cette ceinture périphérique est prise en sandwich avec la ceinture périphérique de la pièce adjacente et le tout est suspendu aux solives via des pitons et tiges filetées de 6 mm de diamètre ; le reste est  fixé aux murs porteurs avec des chevilles métalliques de 10 mm de diamètre en 80 mm de long.
Le tout est caissonné pour répartir la charge sur le film frein vapeur et éviter le voilage des solivettes .
Une fois cette structure mise en place, il faut enlever la frisette actuelle pour permettre un soufflage uniforme de la ouate. J’utilise une tronçonneuse électrique, c’est léger et pratique mais à utiliser avec énormément de précaution. Le dessous est protégé par une bâche tendue pour récupérer au maximum les copeaux et autres poussières et les morceaux de lambris.
La pose du frein vapeur se fait par agrafage tous les 10 cm sur chaque solivette avec une simple agrafeuse (agrafes de 8mm x 10 mm). J’utilise un frein vapeur et non un pare-vapeur car la ouate a la particularité d’absorber la vapeur d’eau puis de la restituer lentement, il me faut donc une paroi respirante qui évitera les phénomènes de condensation et d’humidité, préjudiciable au confort global des occupants.
Astuce : pour poser le frein vapeur dans le cas où les parois ne sont pas parallèles, ce qui est fréquent dans vieilles demeures: commencer non pas par un bord mais plutôt par les solives du milieu en s’aidant du quadrillage du film, ça permet de bien tendre le film en arrivant sur les bords.


5) Matériaux, caractéristiques et application du produit.

Épicéa pour la structure porteuse, tiges filetées diamètre 6 mm et pitons d’ancrage pour la soutenir
Frein vapeur intello + de chez pro climat renforcé pour soutenir la charge
http://download.proclima.com/fr/intelloSystem.pdf
Ouate de cellulose de marque climatcell avec un lambda de 0,040 environ, en sacs de 15 kg. (Soufflage de la ouate à 38kg/m3)
http://www.materiaux-naturels.fr/images/produit/notice/n_431.pdf
http://www.nature-et-developpement.com/pdf_catalogue/Prospekt_A4_Climacell-2.pdf

Le R obtenu est de 10 pour 40 cm d’épaisseur
Le soufflage se fera depuis le grenier.
Je choisis de travailler avec un jeune artisan qui a choisi de se lancer dans cette activité depuis 1 an. Je vide les sacs de ouate dans la cardeuse souffleuse et lui, applique le produit. En gros, une journée suffira à insuffler les 975 kg de ouate, à raison d’un sac de 15kg /6 minutes (65 sacs). Très peu de poussière, aussi bien au chargement machine qu’en sortie soufflage.

La densité théorique qui sera appliquée est de 38kg/m3 ; dans le cas présent, pour la mesurer, il suffit d’insuffler dans un caisson étalon et de le peser une fois rempli en fonction du réglage machine. Le réglage de 55 % au niveau de la soufflerie sera sélectionné pour arriver à cette densité. (Dénivelé de 6m entre la machine et le grenier).
Nota: Pour quantifier au mieux la quantité de ouate à insuffler, il faut déduire de ce volume le volume « bois » de la structure plafond, soit dans mon cas, 2,5 m3. Le volume réel à combler est de 25,5 m3 ce qui nous donne 975/25,5=38,23 kg/m3.
Dans la réalité, on appliquera 1125 kg car j’en ai profité pour isoler le mur de refend qui intègre le mur solaire chauffant et qui déborde dans le grenier d’une hauteur de 0,6 m environ sur 11 m de long ce qui réduira les ponts thermiques.

D’autres méthodes  plus aléatoires consistent à augmenter de 20% l’épaisseur à insuffler. (isol ouate par exemple)
Initialement, j’avais prévu de tout faire moi-même avec l’aide d’un ami mais tout compte fait, l’opération n’est pas rentable, pourquoi ?
Le devis proposé par l’artisan avoisinant mon estimation en le faisant moi-même je n’hésite pas un instant.
La vidéo de mise en œuvre (merci Yves)
http://www.dailymotion.com/video/xdd5vy_isolation_lifestyle

Fournisseur du matériel (ouate, bandes adhésives, frein vapeur) Matériaux naturels du Doubs
Mise en œuvre par EURL Florent Demesmay

6) Finition.

Pose de lattes de 20 mm sur les solivettes pour bien contenir le film frein vapeur puis cloutage de lambris en sapin du nord de 12 mm d’épaisseur sur 13 cm de large pour chaque pièce.
La flèche du frein vapeur est de 15 mm pour chaque caisson, ce qui permet de poser le lambris ultérieurement sans difficulté.
La maison n’étant pas équipée de VMC mais bénéficiant d’une ventilation naturelle (prise d’air frais au sous/sol et évacuation de l’air vicié par des bouches d’aération) je conserve ce type de renouvellement d’air dans l’immédiat. A l’issue d’une période d’observation de 6 mois, je me tournerai ou non vers une VMC hygroréglable de type « B », en fonction des relevés que me fournira le capteur d’hygrométrie placé dans chaque pièce. Les bouches et conduits d’évacuation sont posés, il suffira juste de les raccorder aux gaines d’extraction.

7) Les coûts en ttc.

Solivettes en 40x140 mm

2,47€ le m

171 m

423,34€

Lattes en 20x27 mm

0,34

171 m

58€

Tiges filetées

0,57€

15

8,55€

Pitons d’ancrage

0,50€

50

25€

Film frein vapeur

3,38€ le m

77 m2

260,26€

Lambris naturel

8,92€ le m2 en 13 x130 mm

70 m2

624,40€

Visserie et petites fournitures



50€

Ouate de cellulose

0,95€ le kg

1125 kg

1014,77€

Main d’œuvre artisan



627,72 €

Lasure 10l



200€

Total



3291,70€




8) Comparatif des isolants.


Extrait du site: http://www.isolouate.com/html/comparatif.html

ISOLANT

CATEGORIE

PERFORMANCE
Déperdition en m.K/W
Vapeur / Eau / Inflammabilité

Empreinte
Ecologique

Santé

Usage

Isolation
Acoustique

Conditionnement

Durée de Vie

Déphasage
(heures)

Ouate de
Cellulose

Base végétale
(papier recyclé)

0,038 à 0,039 / Perméable
Difficilement inflammable

Faible coût
énergétique
Réutilisable

Pas de Danger

Planchers - Murs
Toitures

Très bonne

Vrac

Grande longévité

12

Plumes de
Canard

Base animale

0,040 à 0,042 / Perméable
Résistance
Moyennement inflammable

Faible coût
énergétique
Renouvelable + Recyclable

Pas de
Danger

Planchers - Murs
Toitures

Bonne

Rouleaux et
Panneaux

Bonne tenue dans
le temps

10

Laine de
Mouton

Base animale

0,039 à 0,042 / Perméable
Résistance
Inflammable

Faible coût
énergétique
Renouvelable + Recyclable

Pas de
Danger

Planchers
Toiture Finition Bourrage

Bonne

Rouleaux et
Panneaux

Instabilité dans
le temps

5

Polystyrène

Syntétique

0,031 à 0,038 Imperméable
Fumées nocives

Fort coût
énergétique
Non renouvelable
et difficilement recyclabe

Danger lors de la fabrication et en cas d’incendie

Planchers - Murs
Toitures

Mauvaise

Panneaux

Instabilité dans
le temps

6

Fibre de
Bois

Base végétale

0,040 à 0,060 / Perméable
Hydrophile à imperméable
Inflammable

Faible coût
énergétique
Renouvelable
+ recyclabe

Pas de
Danger

Murs
Toiture
Préau

Bonne

Panneaux
rigides

Trés grande
longévité

10

Chanvre

Base végétale

0,041 à 0,060 / Perméable
Hydrophile
Inflammable

Faible coût
énergétique
Renouvelable
+ recyclabe

Pas de
Danger

Planchers - Murs
Toitures

Bonne

Rouleaux
Panneaux
Vrac

Trés satisfaisante

7

Lin

Base végétale

0,037 à 0,042 / Perméable
Résistance
Inflammable

Faible coût
énergétique
Renouvelable
+ recyclabe

Pas de
Danger

Planchers - Murs
Toitures

Bonne

Rouleaux
Panneaux
Vrac

Trés satisfaisante

6

Laine de Verre
Laine de Roche

Base minérale

0,034 à 0,040 / Perméable
Résistance
Incombustible

Fort coût
énergétique
Non renouvelable
Non recyclabe

Protection lors
de la Pose

Planchers - Murs
Toitures

Bonne

Rouleaux
Panneaux
Vrac

Satisfaisante

3


9) En savoir plus sur ce matériau chez un autre fabricant.

10) Premières impressions.

Depuis le 12/09/2010 une t° agréable de 22/23° se maintient, l’ensemble perdant environ 1° dans la nuit (fenêtre légèrement ouverte et VMC naturelle) alors que la t° nocturne tombe autour des 10° (+/-2°) ; une semaine plus tard, pas de variation, mais je dois préciser que le mur solaire direct fonctionne (sa t° interne oscille entre 24 et 28° en fonction de l’ensoleillement); la t° extérieure est alors de 18° au meilleur de la journée. Pas de chauffage donc alors que mes voisins allument déjà leur cheminée, c’est déjà une 1ère indication.

11) Remerciements.

A ceux qui sur le forum APPER m’ont convaincu de choisir cette solution plutôt que le chanvre ou la laine de bois (découpes, croisement des panneaux et pose entre les solives/solivettes plus ardu, rupture de la continuité thermique…)
A l’entreprise Demesmay pour sa disponibilité (j’ai pu choisir mes dates de chantier), le travail dans la bonne humeur, un devis compétitif à mon avis et surtout la qualité de pose selon le standard fabricant.
Et à tous ceux que j’oublie certainement, qu’ils soient ici remerciés.


12) Quelques photos.




Salon avant travaux


Chambre avant travaux



Mise en place  des solivettes cuisine



Mise en place  des solivettes sdb



Mise en place  des solivettes chambre



Caisson cuisine




Caisson chambre




pitons d’ancrage



Pose frein vapeur



Vue depuis grenier avant soufflage



Vue après soufflage



Souffleuse gelfloc c355



Arrivage ouate



Frein vapeur collé



Flèche ouate



Pose lattes sur solivettes



Finition chambre



Finition salon



retour sommaire partie pratique