La maison est très ancienne, la
dernière grosse rénovation date de 1974. Les plafonds des différentes
pièces sont à 3m de hauteur. Les ouvrants ont été changés par du double
vitrage 4/10/4 en 1996 et j’avais isolé au même moment les combles
perdues en déposant l’ancienne laine de verre, dont l’épaisseur moyenne
était de 10 cm environ, en la remplaçant par de la laine de roche
en rouleau de 20 cm d’épaisseur. Au bout de ces 15 ans, à la dépose de
cette dernière, je suis surpris de constater l’absence de tassement du
matériau qui aurait pu durer encore de nombreuses années.
Je désirais réduire cette hauteur
sous plafond pour gagner en efficacité énergétique et rénover le
plafond par la même occasion. En effet, il fallait à l’heure actuelle 1
heure pour réchauffer de 1 ° la pièce principale (25 m2 soit 75 m3 en
volume, chauffage par poêle bouilleur/radiateurs) lors des périodes
hivernales froides.
Je désirais également profiter des
qualités des nouveaux matériaux plus sains, plus efficaces, plus
confortables aussi (déphasage, hygrométrie).
L’idée
générale est de réduire la hauteur sous plafond pour diminuer le volume
à chauffer pour gagner en efficacité énergétique, tout en rénovant le
plafond et rendre la pièce plus confortable à vivre. La solution que je
retiens est la suivante : faire un 2 ème plafond avec des
solivettes de 140 x 40 mm espacées les unes des autres de 50 cm environ
suspendues aux solives existantes de 200 x 100 mm. Le vide généré entre
ces 2 structures aura une épaisseur de 400 mm et sera rempli de ouate
de cellulose soufflée depuis le grenier.
La structure additionnelle est réalisée en épicéa traité 2 ème
choix, en 40 x 140 mm raboté sur les 2 chants pour une quantité
d’environ 1m3. Ce matériau est pris chez le scieur proche de chez moi
qui me débite à la longueur voulue toutes ces pièces de menuiserie qui
vont de 3 m à 4,5 m de long en fonction de la dimension des locaux.
Chaque pièce est ceinturée par une solivette sur laquelle repose
perpendiculairement les solivettes espacées de 50 cm environ et
reposant sur 2 sabots métalliques ; cette ceinture périphérique
est prise en sandwich avec la ceinture périphérique de la pièce
adjacente et le tout est suspendu aux solives via des pitons et tiges
filetées de 6 mm de diamètre ; le reste est fixé aux murs
porteurs avec des chevilles métalliques de 10 mm de diamètre en 80 mm de
long.
Le tout est caissonné pour répartir la charge sur le film frein vapeur et éviter le voilage des solivettes .
Une fois cette structure mise en place, il faut enlever la frisette
actuelle pour permettre un soufflage uniforme de la ouate. J’utilise
une tronçonneuse électrique, c’est léger et pratique mais à utiliser
avec énormément de précaution. Le dessous est protégé par une bâche
tendue pour récupérer au maximum les copeaux et autres poussières et
les morceaux de lambris.
La pose du frein vapeur se fait par agrafage tous les 10 cm sur chaque
solivette avec une simple agrafeuse (agrafes de 8mm x 10 mm). J’utilise
un frein vapeur et non un pare-vapeur car la ouate a la particularité
d’absorber la vapeur d’eau puis de la restituer lentement, il me faut
donc une paroi respirante qui évitera les phénomènes de condensation
et d’humidité, préjudiciable au confort global des occupants.
Astuce : pour poser le frein
vapeur dans le cas où les parois ne sont pas parallèles, ce qui
est fréquent dans vieilles demeures: commencer non pas par un bord mais
plutôt par les solives du milieu en s’aidant du quadrillage du film, ça
permet de bien tendre le film en arrivant sur les bords.
5) Matériaux, caractéristiques et application du produit.
Épicéa pour la structure porteuse, tiges filetées diamètre 6 mm et pitons d’ancrage pour la soutenir
Frein vapeur intello + de chez pro climat renforcé pour soutenir la charge
http://download.proclima.com/fr/intelloSystem.pdf
Ouate de cellulose de marque climatcell avec un lambda de 0,040 environ, en sacs de 15 kg. (Soufflage de la ouate à 38kg/m3)
http://www.materiaux-naturels.fr/images/produit/notice/n_431.pdf
http://www.nature-et-developpement.com/pdf_catalogue/Prospekt_A4_Climacell-2.pdf
Le R obtenu est de 10 pour 40 cm d’épaisseur
Le soufflage se fera depuis le grenier.
Je choisis de travailler avec un jeune artisan qui a choisi de se
lancer dans cette activité depuis 1 an. Je vide les sacs de ouate dans
la cardeuse souffleuse et lui, applique le produit. En gros, une
journée suffira à insuffler les 975 kg de ouate, à raison d’un sac de
15kg /6 minutes (65 sacs). Très peu de poussière, aussi bien au
chargement machine qu’en sortie soufflage.
La densité théorique qui sera appliquée est de 38kg/m3 ; dans le
cas présent, pour la mesurer, il suffit d’insuffler dans un caisson
étalon et de le peser une fois rempli en fonction du réglage machine.
Le réglage de 55 % au niveau de la soufflerie sera sélectionné pour
arriver à cette densité. (Dénivelé de 6m entre la machine et le
grenier).
Nota: Pour quantifier au mieux la quantité de ouate à insuffler,
il faut déduire de ce volume le volume « bois » de la
structure plafond, soit dans mon cas, 2,5 m3. Le volume réel à combler
est de 25,5 m3 ce qui nous donne 975/25,5=38,23 kg/m3.
Dans la réalité, on appliquera 1125 kg car j’en ai profité pour isoler
le mur de refend qui intègre le
mur solaire chauffant et qui déborde
dans le grenier d’une hauteur de 0,6 m environ sur 11 m de long ce qui
réduira les ponts thermiques.
D’autres méthodes plus aléatoires consistent à augmenter de 20% l’épaisseur à insuffler. (isol ouate par exemple)
Initialement, j’avais prévu de tout faire moi-même avec l’aide d’un ami
mais tout compte fait, l’opération n’est pas rentable, pourquoi ?
- le prix de la ouate et de 5,5% avec l’artisan, 19,6% pour le particulier
-
il faut louer la machine, 100ht/jour et aller la chercher/ramener à 50 km de chez moi
-
il faut faire livrer la ouate, 180€ de livraison à moins d’avoir
le véhicule adéquat pour aller la chercher ce qui n’est pas mon
cas ; après, la location d’un utilitaire est aussi envisageable
mais c’est encore du temps en plus.
-
grâce au crédit d’impôt, fournitures et pose sont déductibles à hauteur de 25% jusqu’à la fin 2010.
Le devis proposé par l’artisan avoisinant mon estimation en le faisant moi-même je n’hésite pas un instant.
La vidéo de mise en œuvre (merci Yves)
http://www.dailymotion.com/video/xdd5vy_isolation_lifestyle
Fournisseur du matériel (ouate, bandes adhésives, frein vapeur) Matériaux naturels du Doubs
Mise en œuvre par EURL Florent Demesmay
6) Finition.
Pose de lattes de 20 mm sur les solivettes pour bien contenir le film
frein vapeur puis cloutage de lambris en sapin du nord de 12 mm
d’épaisseur sur 13 cm de large pour chaque pièce.
La flèche du frein vapeur est de 15 mm pour chaque caisson, ce qui permet de poser le lambris ultérieurement sans difficulté.
La maison n’étant pas équipée de VMC mais bénéficiant d’une
ventilation naturelle (prise d’air frais au sous/sol et évacuation de
l’air vicié par des bouches d’aération) je conserve ce type de
renouvellement d’air dans l’immédiat. A l’issue d’une période
d’observation de 6 mois, je me tournerai ou non vers une VMC
hygroréglable de type « B », en fonction des relevés que me
fournira le capteur d’hygrométrie placé dans chaque pièce. Les bouches
et conduits d’évacuation sont posés, il suffira juste de les raccorder
aux gaines d’extraction.
7) Les coûts en ttc.
Solivettes en 40x140 mm
|
2,47€ le m
|
171 m
|
423,34€
|
Lattes en 20x27 mm
|
0,34
|
171 m
|
58€
|
Tiges
filetées
|
0,57€
|
15
|
8,55€
|
Pitons d’ancrage
|
0,50€
|
50
|
25€
|
Film frein vapeur
|
3,38€ le m
|
77 m2
|
260,26€
|
Lambris naturel
|
8,92€ le m2 en 13 x130 mm
|
70 m2
|
624,40€
|
Visserie et petites
fournitures
|
|
|
50€
|
Ouate de cellulose
|
0,95€ le kg
|
1125 kg
|
1014,77€
|
Main d’œuvre artisan
|
|
|
627,72 €
|
Lasure 10l
|
|
|
200€
|
Total
|
|
|
3291,70€
|
8) Comparatif des isolants.
Extrait du site:
http://www.isolouate.com/html/comparatif.html
ISOLANT
|
CATEGORIE
|
PERFORMANCE Déperdition en m.K/W Vapeur / Eau / Inflammabilité
|
Empreinte Ecologique
|
Santé
|
Usage
|
Isolation Acoustique
|
Conditionnement
|
Durée de Vie
|
Déphasage (heures)
|
Ouate de Cellulose
|
Base végétale (papier recyclé)
|
0,038 à 0,039 / Perméable Difficilement inflammable
|
Faible coût énergétique Réutilisable
|
Pas de Danger
|
Planchers - Murs Toitures
|
Très bonne
|
Vrac
|
Grande longévité
|
12
|
Plumes de Canard
|
Base animale
|
0,040 à 0,042 / Perméable Résistance Moyennement inflammable
|
Faible coût énergétique Renouvelable + Recyclable
|
Pas de Danger
|
Planchers - Murs Toitures
|
Bonne
|
Rouleaux et Panneaux
|
Bonne tenue dans le temps
|
10
|
Laine de Mouton
|
Base animale
|
0,039 à 0,042 / Perméable Résistance Inflammable
|
Faible coût énergétique Renouvelable + Recyclable
|
Pas de Danger
|
Planchers Toiture Finition Bourrage
|
Bonne
|
Rouleaux et Panneaux
|
Instabilité dans le temps
|
5
|
Polystyrène
|
Syntétique
|
0,031 à 0,038 Imperméable Fumées nocives
|
Fort coût énergétique Non renouvelable et difficilement recyclabe
|
Danger lors de la fabrication et en cas d’incendie
|
Planchers - Murs Toitures
|
Mauvaise
|
Panneaux
|
Instabilité dans le temps
|
6
|
Fibre de Bois
|
Base végétale
|
0,040 à 0,060 / Perméable Hydrophile à imperméable Inflammable
|
Faible coût énergétique Renouvelable + recyclabe
|
Pas de Danger
|
Murs Toiture Préau
|
Bonne
|
Panneaux rigides
|
Trés grande longévité
|
10
|
Chanvre
|
Base végétale
|
0,041 à 0,060 / Perméable Hydrophile Inflammable
|
Faible coût énergétique Renouvelable + recyclabe
|
Pas de Danger
|
Planchers - Murs Toitures
|
Bonne
|
Rouleaux Panneaux Vrac
|
Trés satisfaisante
|
7
|
Lin
|
Base végétale
|
0,037 à 0,042 / Perméable Résistance Inflammable
|
Faible coût énergétique Renouvelable + recyclabe
|
Pas de Danger
|
Planchers - Murs Toitures
|
Bonne
|
Rouleaux Panneaux Vrac
|
Trés satisfaisante
|
6
|
Laine de Verre Laine de Roche
|
Base minérale
|
0,034 à 0,040 / Perméable Résistance Incombustible
|
Fort coût énergétique Non renouvelable Non recyclabe
|
Protection lors de la Pose
|
Planchers - Murs Toitures
|
Bonne
|
Rouleaux Panneaux Vrac
|
Satisfaisante
|
3
|
9) En savoir plus sur ce matériau chez un autre fabricant.
10) Premières impressions.
Depuis
le 12/09/2010 une t° agréable de 22/23° se maintient, l’ensemble
perdant environ 1° dans la nuit (fenêtre légèrement ouverte et VMC
naturelle) alors que la t° nocturne tombe autour des 10° (+/-2°) ;
une semaine plus tard, pas de variation, mais je dois préciser que le
mur solaire direct fonctionne (sa t° interne oscille entre 24 et 28° en
fonction de l’ensoleillement); la t° extérieure est alors de 18°
au meilleur de la journée. Pas de chauffage donc alors que mes voisins
allument déjà leur cheminée, c’est déjà une 1ère indication.
11) Remerciements.
A
ceux qui sur le forum APPER m’ont convaincu de choisir cette solution
plutôt que le chanvre ou la laine de bois (découpes, croisement des
panneaux et pose entre les solives/solivettes plus ardu, rupture de la
continuité thermique…)
A l’entreprise Demesmay pour sa disponibilité (j’ai pu choisir mes
dates de chantier), le travail dans la bonne humeur, un devis
compétitif à mon avis et surtout la qualité de pose selon le standard
fabricant.
Et à tous ceux que j’oublie certainement, qu’ils soient ici remerciés.
12) Quelques photos.
Salon avant travaux
Chambre avant travaux
Mise en place des solivettes cuisine
Mise en place des solivettes sdb
Mise en place des solivettes chambre
Caisson cuisine
Caisson chambre
pitons d’ancrage
Pose frein vapeur
Vue depuis grenier avant soufflage
Vue après soufflage
Souffleuse gelfloc c355
Arrivage ouate
Frein vapeur collé
Flèche ouate
Pose lattes sur solivettes
Finition chambre
Finition salon