REALISATION ET ETUDE D’UN TOIT SOLAIRE
Par Alain MOULENE
  Limoges  87
alain.moulene chez sncf.fr


Conscient depuis très longtemps qu’il faut augmenter la consommation d’énergies renouvelables au détriment des énergies fossiles pour les raisons que l’on connaît (raréfaction des ressources, instabilité des prix, indépendance énergétique à développer), je me suis intéressé à partir de 1990 à l’énergie solaire. J’ai parcouru une partie de la riche bibliographie traitant du sujet.
J’ai donc eu envie d’étudier et de mettre en pratique un projet d’utilisation de cette énergie pour chauffer en partie la maison. J’ai étudié les différents systèmes de récupération, mais aucun ne me convenait malgré leurs bonnes performances :

Puis un jour, dans les combles perdus de la maison, j’ai fait les deux constatations citées ci-dessous :
Première constatation : lors des journées ensoleillées, l’augmentation de la température de l’air contenu dans les combles peut être d’une trentaine de degrés au travers de la toiture ;
Exemple :
Donc une partie de cette chaleur contenue dans les combles peut être récupérée pour chauffer la partie habitation.

Deuxième constatation : sans chauffage, dans une maison bien isolée thermiquement, la température est sensiblement constante et correspond à peu près à la moyenne des températures minimales et maximales de l’extérieur. La petite différence vient des apports solaires passifs.
Exemple :
Le chauffage fonctionne donc pour avoir une température de 20° environ dans la maison, d’où une dépense d’énergie inutile.

But du système faisant l’objet de cette étude:

Utiliser la toiture comme capteur solaire et récupérer la chaleur stockée en créant une lame d’air entre un pare-chaleur et les tuiles et la propulser par un ventilateur dans la partie habitation. L’air plus froid de la maison sort par les bouches d’aération des fenêtres.

Ne connaissant pas les résultats techniques et économiques de ce système, j’ai donc décidé de commencer modestement et de mesurer à chaque étape les économies réalisées.
Voir schéma d’installation du système

J’ai commencé par agrafer de la sous toiture en D FOL armé sous les fermettes pour constituer une lame d’air entre cette sous toiture et les tuiles, ceci pour la partie exposée au soleil, c'est-à-dire côté sud-est et sud-ouest.

J’ai ensuite mis en place un caisson VMC câblé sur grande vitesse faisant office de ventilateur solaire (270 m3/h à 0 mm CE), consommation 80 Wh, commandé par un thermostat d’ambiance situé dans la lame d’air pour le démarrage et l’arrêt, et un autre thermostat d’ambiance situé dans la partie habitation pour arrêter le ventilateur afin d’éviter les surchauffes en été. La VMC existante, consommation 50 Wh sur PV (petite vitesse), étant arrêtée pendant le fonctionnement du ventilateur solaire pour éviter une perte de chaleur inutile.

Ce système a fonctionné du 10 octobre 1992 au 30 septembre 1993 et j’ai fait des relevés à la fois pour en étudier le comportement et faire un bilan économique.

Je me rendais compte que je ne récupérais pas toute la chaleur accumulée dans les tuiles. J’ai donc décidé de remplacer le caisson VMC par un ventilateur de récupération de chaleur de cheminée débitant 560 M3/h à 0 mm CE, consommation 116 wh, et j’ai refait des relevés du 1er octobre 1995 au 31 août 1996. La VMC, consommation 50 Wh sur PV étant arrêtée. Le rendement était meilleur mais je ne récupérais encore pas toute la chaleur. J’ai décidé sous la pression familiale d’arrêter mes dépenses a priori incongrues considérant que ce n’était déjà pas si mal d’avoir doublé la performance du système.

Puis en juin 2006, le ventilateur est tombé en panne et malgré toutes mes tentatives de réparation, j’ai acheté un ventilateur avec plus de débit soit 930 m3/h à 0mm CE, consommation 115 wh. Je lui ai adjoint le caisson VMC, consommation 80 wh, ce qui porte le débit à 1230m3/h à 0 mm CE. En comptant les pertes de charge, je considère que je vais porter mon étude sur un débit de 1100 m3/h ce qui est certes un peu pessimiste. En lieu et place de la sous toiture D FOL armé, j’ai agrafé sous les fermettes du réflecteur ACTIS ISOREFLEX qui renvoie la chaleur vers les tuiles limitant ainsi la chaleur perdue dans les combles.

Je me suis alors rendu compte que le système démarrait à une température extérieure de 8° sous abri, ensoleillement maximum, soit 2° inférieure à précédemment. De plus, grâce à des relevés de température le long de la lame d’air, j’en ai déduit que le système en était arrivé à son rendement maximum.

Lors du fonctionnement du ventilateur solaire, j’ai décidé de faire participer la VMC existante en lui faisant recycler dans la lame d’air une partie de l’air de la maison pour le réchauffer, la VMC étant alors commutée sur GV (grande vitesse), consommation GV – PV = 80 – 50 = 30 wh.
Un registre motorisé (clapet commandé électriquement), consommation 6,6 wh, ferme le circuit d’évacuation à l’extérieur ce qui fait passer l’air de la maison dans le circuit de recyclage. La consommation du système est de 115 + 80 + 30 + 6,6 = 231 wh.

J’ai donc fait les relevés et les calculs pour un débit de 1100 m3/h du 1er octobre 2006 au 30 septembre 2007.

Cela m’a permis de voir qu’un débit de 12m3/h par m2 de captage sur des tuiles REDLAND françaises rouges vieillies semblait être une bonne adéquation entre la toiture et le ventilateur.

Les tuiles REDLAND rouges vieillies sont en béton au nombre de 10 par m² ayant chacune une masse de 4,2 kg soit 42 kg par m². En comptant la masse de l’arêtier, nous avons une masse totale de captage de 3360 kg.

Les chaleurs spécifiques des différents matériaux usuels de toiture sont sensiblement les mêmes : 1KJ/kg pour le béton, 0,8 environ pour l’ardoise et 1,05 pour la terre cuite. Le débit du ventilateur dépend donc directement du poids de la toiture exposée: il faut compter 0,30 m3/h environ pour 1 kg de matériau de couverture pour des régions faiblement ensoleillées comme la Haute Vienne. Pour d’autres régions mieux loties, on peut peut-être aller jusqu’à 0,40.

D’après la carte du gisement solaire (voir ci-après) la région de Limoges n’est pas particulièrement gâtée par sa situation géographique donc ce qui est applicable ici peut l’être presque partout ailleurs.


Caractéristiques de la maison faisant l’objet de cette étude:


Réalisation:


Bouche d’extraction VMC équipée de filtre de hotte



Clapet anti retour situé dans une bouche d’insufflation du ventilateur solaire



Bouche d’aspiration côté sud est équipée d’une grille pour éviter les gros oiseaux d’entrer



Prise d’air d’insufflation montée sur charnières et verrouillée avec des targettes



Intérieur de la prise d’insufflation avec filtre et thermostat TH1



Registre motorisé à calorifuger sauf le boîtier de commande



Prise d’air de recyclage clouée ou vissée sous les fermettes



Ventilateur solaire calorifugé



Thermostat TH dans la partie habitation


Attention: avant de se lancer dans cette réalisation, s’assurer que la section totale des bouches d’aération des fenêtres + la section de sortie de la VMC soit supérieure ou égale à la section du ventilateur solaire qui est de 49 062 mm². Sinon, rajouter des bouches d’aération et remplacer les bouches de 15 m3/h existantes par des 30 m3/h. Dans le cas étudié ici on a : 35000 mm² + 17662 mm² = 52662 mm², c’est donc convenable.

Il faut s’assurer qu’en hiver ou en mi saison il n’y ait pas d’ombre sur la toiture du côté de la surface de captage.

Il faut aussi s’assurer que les bouches d’aération des fenêtres laissent passer l’air dans les 2 sens.

Agrafer un réflecteur sous la toiture exposée au soleil (côté plein sud). Dans le cas étudié ici, le réflecteur a été agrafé côté sud-est et côté sud-ouest. Il faut laisser un intervalle entre les tuiles et le réflecteur d’au moins 40 mm (norme du bâtiment). Dans le cas étudié ici, le réflecteur est agrafé sous les fermettes laissant une lame d’air de 100 mm environ.

Cette lame d’air emprisonne la chaleur et le réflecteur freine sa diffusion dans les combles. Matériau employé : réflecteur ACTIS ISOREFLEX, 2 rouleaux de 1,5 m x 50 m.
Un meilleur rendement pourrait être obtenu en utilisant un matériau isolant : polystyrène, styrodur ou isolants ACTIS multi feuilles.

Supprimer les tuiles chatières se trouvant sur la lame d’air. Un léger courant d’air créé par la VMC continue de ventiler celle-ci pendant l’arrêt du système solaire. De plus, le réflecteur est micro perforé.

Réaliser une prise d’entrée d’air extérieur sur les tuiles de rives côté soleil, en bas de la lame d’air : la section de passage d’air dans les alvéoles de ces tuiles doit être supérieure à la section de refoulement du ventilateur solaire ou réaliser une ouverture dans la sous toiture (voir photos) dont la section est > à la section de refoulement du ventilateur solaire.

Réaliser une prise d’air recyclé près de la prise d’entrée d’air extérieur en clouant ou vissant une planche sous les fermettes.

Réaliser une prise d’insufflation d’air sous les tuiles du haut de la toiture côté soleil à l’opposé de la prise d’entrée d’air extérieur : y installer le thermostat d’ambiance TH1 en utilisant une planche support montée sur charnières et verrouillée par des targettes.

Pour les toitures 2 pentes, réaliser les prises d’entrée d’air extérieur et prise d’insufflation du même côté exposé au soleil à l’opposé l’une de l’autre. Dans le cas de la toiture 4 pentes étudiée ici, la prise d’entrée d’air extérieure est située côté sud-est et la prise d’insufflation côté sud-ouest.

Dans le cas des maisons multi toitures, relier par des gaines isolées les pans de toiture côté soleil en série (le sommet d’une toiture relié au bas de la toiture située plus haut), en réalisant l’entrée d’air extérieur en bas de la toiture la plus basse et la prise d’insufflation en haut de la toiture la plus haute.

Boucher avec du polystyrène ou des tubes de calorifugeage de tuyaux tous les trous susceptibles de laisser passer l’air ailleurs que par la prise d’entrée d’air extérieur les tuiles de rives (boucher en particulier l’espace situé sous les arêtiers est et ouest, sauf l’interstice dû au recouvrement des tuiles).

Installer le circuit d’air réchauffé : ventilateur solaire + gaines isolées diam.250 + 3 T de réduction + 4 bouches d’insufflation à installer dans la partie habitation qui dessert toutes les pièces (par exemple le couloir) et dans la grande pièce (par exemple séjour/salon) + 3 clapets anti-retour diam. 125. Bien calorifuger le ventilateur solaire.

Démonter et nettoyer toute la VMC existante et la modifier : mettre en place la gaine isolée d’air recyclé diam. 150 + le registre motorisé + les filtres dans les bouches d’extraction de la VMC + le clapet anti-retour diam. 150 + faire le calorifugeage du caisson de la VMC et du registre motorisé (ne pas masquer son boîtier de commande). Mettre l’éventuel calibreur de débit cuisine dans la gaine de sortie toiture.

Réaliser le câblage électrique:


Fonctionnement:

Température dans la lame d’air > 23°C : TH1 est en position 2.
Si la température dans la maison < à la valeur de consigne réglée sur le thermostat réglable TH , TH est en position 1 et le contacteur s’enclenche.

Le contact A se ferme et le moteur du ventilateur solaire est alimenté. Le registre motorisé est alimenté et il ferme la sortie de la VMC obligeant l’air à passer par le recyclage dans la lame d’air. Le contact B se ferme et la VMC est alimentée en grande vitesse. La température dans la maison monte.

Si la température dans la maison devient >= à la valeur de consigne du thermostat TH, TH bascule en position 2 et coupe l’alimentation du système : le contacteur se désexcite et les contacts A et B s’ouvrent. Le ventilateur solaire s’arrête, le registre motorisé s’ouvre et l’air de la maison est évacué à l’extérieur, la VMC
est à nouveau alimenté en petite vitesse.
Température dans la lame d’air < à 23°C : en fin de journée quand le ventilateur solaire tourne déjà : TH1 bascule en position 1. Le contacteur se désexcite et les contacts A et B s’ouvrent. Le ventilateur solaire s’arrête, le registre motorisé s’ouvre et la VMC est à nouveau alimentée en petite vitesse.


Liste de matériel: prix 2006

  • Réflecteur ACTIS ISOREFLEX, 2 rouleaux de 1,5 m x 50 m à 480 € TTC l’ensemble. Attention, si l’antenne TV est dans les combles, il faut s’assurer que la réception de la TV ne soit pas perturbée par le réflecteur si celui-ci se trouve entre l’émetteur TV et l’antenne.
  • Ventilateur de gaine à flux d’air rectiligne FRANCE AIR* CANAL AIR C type C250, débit 1150 m3/h à 0mm CE, 185 W, 360 € TTC.
  • 1 gaine isolée diam. 250 à 120 € TTC
  • 4 bouches d’insufflation ELGE type GB 125 ou équivalent à 100 € TTC l’ensemble
  • 3 T diam. 250/125 à 45 € TTC l’ensemble
  • 3 clapets anti-retour diam. 125 à 40 € TTC l’ensemble pour les bouches d’extraction de la VMC
  • 1 clapet anti-retour diam. en fonction à 15 € TTC pour la sortie VMC
  • 1 registre motorisé France AIR* CPL diam. 160, ouvert au repos, à 100 € TTC
  • Contacteur HAGER type E 450 ou LEGRAND au minimum avec 2 contacts travail et 1 contact repos à 50€ TTC
  • 2 thermostats d’ambiance réglables à 50 € TTC l’ensemble, ou les récupérer sur des convecteurs.
  • Fil électrique + gaines
  • Petites fournitures diverses à la demande : colliers, pointes, joints de calorifugeage, polystyrène, planches, agrafes, etc… 100 € TTC.
Coût total : 1 500 €

* FRANCE AIR, 29 avenue de Larrieu – 31094 – TOULOUSE CEDEX 01 ou FRANCE AIR BORDEAUX , Espace PHARE, 5 allée Joseph CUGNOT, 33700 MERIGNAC

Main d’œuvre:

  • Installer le réflecteur + prises d’air : 30 heures
  • Installer le ventilateur + gaines + bouches d’insufflation : 8 heures
  • Câblage électrique : 8 heures

Comportement sur des journées test:

Le 26 septembre 2006 : journée ensoleillée avec passage cumulus 4 octats
Température :
     7 h 00    15°
   13 h 30    17°
Démarrage :
   13 h 00    23°
   13 h 05    28°
   13 h 10    30°
   13 h 20    33°
   13 h 25    35° - température maxi 38° - Temps de fonctionnement 4 heures

Le 8 octobre 2006 : journée ensoleillée avec passage de cumulus 5 octats
Température :
     7 h 00    7,5°
   13 h 30   13,5°
Démarrage :
   13 h 35    23°
   13 h 40    31°
   13 h 45    34°
   13 h 50    36°
   13 h 55    37°
   14 h 00    37°
   14 h 30    38°
   15 h 00    40° - Temps de fonctionnement 4 heures.

Le 5 novembre 2006 : journée ensoleillée – Ciel clair
Température :
     7 h 00     5°
   13 h 30   10,5°
Démarrage :
   13 h 00    23°
   13 h 05    28°
   13 h 15    32°
   13 h 45    36°
   13 h 50    36°
   14 h 00    37°
   15 h 00    Commencement de l’ombre sur le toit par un arbre du voisin
   16 h 00    31° - Ombre sur 50 % du toit
   16 h 45    Arrêt – Ombre sur le toit en entier, temps de fonctionnement 3,75 h ou 3 h 45

Le 21 décembre 2006 : journée ensoleillée – Ciel clair
Température :
    7 h 00    -1°
  13 h 30     4°
Température maxi dans la lame d’air 17°, inférieur à 23° donc pas de fonctionnement.

Le 2 février 2007 : journée ensoleillée – Ciel clair
Température :
    7 h 00      6°
  13 h 30      9°
Démarrage :
  15 h 00    23°
  15 h 05    24°
  15 h 10    26°
  15 h 15    29°
  15 h 20    30°
  15 h 30    31°
  16 h 30    28° - Ombre sur 50 % de la toiture
  17 h 30    Arrêt – Ombre sur le toit en entier, temps de fonctionnement : 2,5 heures


Constatations sur le comportement du système:

  • Le système s’enclenche à la température de consigne du TH1 qui est de 23 °C, cette température a été choisie pour que le système ne donne pas une sensation d’air froid dans la maison (20 °C) en début et fin de cycle.
  • Temps ensoleillé et très froid : pas de fonctionnement Il faut un minimum de température à 8° à 13 h 30 par ciel clair donc ensoleillement maximum pour espérer une température > 23° dans la lame d’air donc un fonctionnement du système.
  • Temps gris ou pluvieux : pas de fonctionnement
  • Temps gris et lourd : temps de fonctionnement assez long mais température maximale de l’air insufflé assez faible.
  • Temps ensoleillé : température maximale de l’air insufflé très élevée et temps de fonctionnement assez long.
  • Temps ensoleillé et lourd : température maximale de l’air insufflé très élevée et temps de fonctionnement très long.
  • Le rendement solaire est très faible et varie de 0 à près de 10 %. Il est minimal en hiver. En été aussi car le thermostat TH coupe l’alimentation du système pour éviter les surchauffes dans la maison.
D’après ces résultats et en examinant les relevés mensuels on peut en conclure que l’efficacité du système est maximale au printemps et à l’automne.

  • D’après les journées test, on se rend compte qu’au démarrage du système, le température ne baisse pas dans la lame d’air, au contraire elle monte et met à peu près 1 heure pour atteindre son maximum : cela est du à l’inertie des tuiles et à l’accumulation de chaleur : il n’y a pas de « dents de scie » quel que soit le temps, sauf baisse importante d’ensoleillement en cours de journée.
  • Pas de condensation dans la lame d’air pendant l’arrêt du système malgré l’absence de tuile chatière : un léger courant d’air parcourt la lame d’air grâce au fonctionnement de la VMC et au réflecteur micro perforé.
  • Très bonne tenue du moteur du ventilateur solaire aux plus hautes températures de l’air insufflé, car celui-ci peut fonctionner jusqu’à 55°C maximum. Cette température est approchée mais jamais atteinte.
  • Empoussièrement du thermostat très faible.
  • La consommation électrique du système représente environ 1,5 % à 2,5 % de l’énergie récupérée, le coefficient de performance (COP) est très important par rapport à une pompe à chaleur qui atteint péniblement 6. COP = énergie fournie / énergie consommée.
  • Une pente de toiture côté soleil > 100 % améliorerait considérablement le rendement en hiver sans changer celui des intersaisons et diminuerait celui-ci en été où l’utilité du système est presque nulle. Afin d’avoir le maximum de rendement, il faudrait que l’angle de toiture = latitude du lieu + 10° soit 46° + 10° = 56° à
  • Limoges, soit une pente de 148 %.
  • Les valeur du rayonnement global G pour chaque mois est la même quelque soit les années. Elle correspond à une moyenne prise sur INTERNET.
  • Certaines données ne sont pas sur les relevés car j’étais absent ces journées là.
  • N’ayant pas fait de relevés en Août et Septembre 96, j’ai pris les mêmes valeurs que Août et Septembre 2007.

Avantages du système:

  • Simplicité du système et facilité de mise en œuvre pour un bricoleur moyen : il ne nécessite pas d’architecture particulière et peut être adapté à un grand nombre de maisons sans modifications apparentes.
  • Faible coût de mise en œuvre par rapport à un système solaire à capteurs plans, temps de rentabilité nettement inférieur.
  • Esthétique de la maison préservé.
  • Automatisation du système.
  • Grande inertie des tuiles béton : le fonctionnement se produit en général avant le fonctionnement du chauffage électrique à 14 h 30, il réalise ainsi une montée préalable en température et se coupe en général bien après 16 h 30, ce qui occasionne moins de consommation électrique pendant les heures pleines.
  • Pendant le fonctionnement du système, la maison continue d’être ventilée, elle est même surventilée à 1100m3/h.
  • Pas d’entrée d’air froid pendant le fonctionnement du système :
    • Par la VMC : elle n’extrait pas d’air de la maison pour le refouler à l’extérieur car elle le recycle dans la lame d’air. L’économie est donnée par la formule : [(20 – T) x 0,30 x 125 x t ]
      20 : température souhaitée dans la maison
      T : température extérieure à 13h30
      0,30 : chaleur volumique de l’air. La chaleur massique de l’air est de 1000J/kg. La masse volumique de l’air est de 1,1 kg/m3 minimum entre 25° et 45° , températures usuelles de l’air insufflé, donc l’énergie nécessaire pour élever de 1° un m3 d’air est de 0,30 Wh.
      125 : débit de la VMC en petite vitesse (en m3/h)
      t : temps de fonctionnement du système (en h)
    • Par la porosité des murs : la maison étant en légère surpression pendant le fonctionnement du système. L’économie dépend des matériaux employés dans la construction: elle sera considérée comme négligeable dans l’étude économique.
  • L’air chaud introduit par le système chasse fortement l’humidité ambiante de la maison. Cet avantage peut être très prisé dans les maisons qui ne sont pas souvent aérées : résidences secondaires par exemple.
  • Vu la faible consommation du système, des cellules photovoltaïques peuvent en assurer l’alimentation, mais renseignements pris, il faut 4 m² de panneaux +1 onduleur +1 batterie = 6000 € environ.

Inconvénients du système:

  • Faible rendement par rapport à un système solaire classique à capteurs plans, les capteurs plans ayant un rendement de 35 % à 45 % alors que ce système atteint péniblement 10 % (voir relevés).
  • Grande inertie des tuiles béton : c’est un inconvénient pendant les giboulées de printemps car la réponse du système aux courtes éclaircies est quasiment inexistante ce qui n’est pas le cas pour un système à capteurs plans.
  • C’est un système actif, c’est un inconvénient par rapport à un système passif car il a besoin d’énergie électrique pour fonctionner.
  • Bruit dont l’intensité sonore est celle de la VMC sur grande vitesse.
  • Un vent fort disperse les calories et affaiblit le rendement ce qui n’est pas le cas pour les capteurs plans..

Maintenance préventive: 2 fois par an

  • Vérifier qu’il n’y ait pas de réflecteur dégrafé.
  • Lors du fonctionnement, contrôler visuellement les fixations de tous les organes : ventilateur, gaines, registre motorisé, vérifier par le témoin que le registre motorisé est fermé.
  • Dépoussiérer le thermostat TH1 : attention au risque électrique, consigner l’alimentation du système.
  • Remplacer en fonction de leur pollution le filtre de la bouche d’insufflation de ventilateur, ainsi que les filtres de la VMC.
  • Placer un thermomètre dans une bouche d’insufflation et relever la température à l’arrêt du système : on doit avoir 23° sinon régler le thermostat TH1. Vérifier par le témoin que le registre motorisé est ouvert.

Etude économique:

Economie de chauffage réalisée sur un an : application de la formule sur toutes les journées des relevés mensuels :

Q = {[(T max insufflation + 23) / 2] x 0,30 x 1100 x t} + [(20 – T) x 0,30 x 125 x t] - {231 x t}

Q : quantité de chaleur en Wh
(T max insufflation + 23) / 2 : moyenne de la température de l’air insufflé, la valeur de consigne du thermostat TH1 étant 23°.
0,30 : voir chapitre « avantages du système », c’est l’énergie nécessaire pour élever de 1°C un m3 d’air, en Wh par m3
1100 : débit du ventilateur solaire en m3/h
t : temps de fonctionnement du système en h
[(20 – T) x 0,30 x 125 x t] : énergie non perdue par la VMC pendant le fonctionnement du système (voir chapitre « avantages du système »).
231 = 115 + 30 + 6,6 : la VMC est commutée de PV à GV, elle consomme donc la différence entre les 2 énergies, c'est-à-dire 80Wh – 50 Wh = 30 Wh.
115 Wh est la énergie consommée par le ventilateur solaire, et 6,6 Wh est l’énergie consommée par le registre motorisé.

Etude des relevés 1992 – 1993: Construction provisoire du système
Q totale = quantité totale d’énergie récupérée sur 1 an = somme totale de chaque mois = 1820 KWh

Etude des relevés 1995 – 1996: Amélioration du système
Q totale = quantité totale d’énergie récupérée sur 1 an = somme totale de chaque mois = 3636 KWh

Etude des relevés 2006 – 2007: construction définitive (voir résultats mensuels)
Q = quantité totale d’énergie récupérée sur 1 an = somme totale de chaque mois = 6229 KWh

Temps de rentabilité = prix total du système / (Q x prix moyen HP, HC) = 1500 € / (6229 x 0,06075) = 4 ans.

Le chauffage représente environ 75 % de la consommation annuelle, donc 14500 KWh x 75% = 10875KWh. L’apport d’énergie par le système est de 50 % environ.


Bibliographie

  • Le guide des énergies douces de Louis LACAS – Dargaud Editeur
  • Le chauffage solaire de Thierry CABIROL – Albert PELISSOU et Daniel ROUX de la collection Energies douces
  • Energie pour la vie de Charles MILLIGAN et Ronald ALVES – Editions CHENE
  • Devenez un bon utilisateur d’énergie solaire – Editions BRICOLEZ MIEUX
  • Formulaire technique de mécanique générale de jacques MULLER
  • La maison des [néga]watts de Thierry SALOMON et Stéphane BEDEL, Editions TERRE VIVANTE
  • Le solaire dans l’habitat de l’Agence Française pour la Maîtrise de l’Energie.

Conclusion:

Face aux enjeux énergétiques à venir, il est nécessaire de prendre conscience de cette réalité collectivement (pouvoirs publics, entreprises) et individuellement.

Je ne suis qu’un simple citoyen, profession cheminot, et je suis sensible à ce que nous allons laisser comme héritage aux générations futures. C’est pourquoi j’essaye d’apporter ma petite contribution.

Si cette modeste étude sans prétention et sans objectif mercantile vous intéresse, faites la partager à vos proches et connaissances.

Il se peut que je fasse une erreur d’interprétation des résultats par la formule quantifiant Q. J’aimerais que les personnes qui ne sont pas d’accord me le dise afin que je ne reste pas dans l’ignorance.

Le nombre de maisons pouvant être équipées de ce système est très important, et l’économie au niveau national peut être significative.


Alain MOULENE


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