CESI en Drain Back
par Michel Lécuyer 95
michel95solaire at orange.frOrigine du projet
Lidée est venue en vacances avec un petit fascicule édité par lADEME et la région Languedoc Roussillon.
Mais je me suis dit quen région parisienne avec lensoleillement que lon a, le système doit marcher 3 mois par an.
Puis jai vu dans ma commune des panneaux solaires sur deux maisons.
Jai donc demandé des devis à deux installateurs Qualisol de ma région. Jattends toujours leur offre. Il est vrai que je ne les ai pas relancés.
Ensuite la Foire de Paris de mai 2007 a été loccasion de voir à loeuvre les marchands du solaire. Ils vous font un devis sans connaître les lieux. La meilleure offre sans aide du conseil général et réduction dimpôts se montait à 7000€ pour 4 m2 de panneaux et un ballon de 300L. On descendait à 3800€ avec toutes les aides possibles et la « ristourne foire ».
Cela restait cher et je me suis dit si je dois faire un geste pour lenvironnement autant que cela soit un petit peu rentable et je me suis orienté en 2007 sur une cuve de récupération deau de pluie en autoconstruction. Près de 60 m3 déconomisés en 1 an. A 4€ le m3 linstallation devrait être amortie sur moins de 6 ans.
Fin 2007 la société de maintenance ma annoncé quil faudrait changer le brûleur et les chicanes du ballon à gaz. Celui-ci ayant 22 ans (il parait que cest rare quil dure aussi longtemps) il était préférable de le remplacer.
Le prix du gaz ayant fortement augmenté, le projet solaire est ressorti des cartons.
Dans mes recherches, je suis tombé par hasard sur le site de lAPPER.
Là jai fait mon « marché » en passant en revue toutes les installations réalisés par ses membres.
Le CESI à autovidange a retenu mon attention.
Merci à Michel Ramboz pour la simplicité de son installation qui ma décidé à me lancer dans ce système, ainsi quà Yves Guern et Emmanuel Marguet pour leurs conseils techniques sur les circulateurs et leurs conditions de fonctionnement.
Je crois quil nest pas inutile de rappeler les avantages de lautovidange.1°) Utilisation de leau comme fluide caloporteur
-Pas dantigel quil faut renouveler et qui perd ses qualités en cas de surchauffe.
-Meilleur pouvoir de transfert calorifique (30% supérieur au glycol).
-Utilisation de circulateurs de chauffage classique moins onéreux que ceux faits pour le glycol même sil en faut quelquefois deux suivant la hauteur de linstallation.2°) Panneaux solaires mis en eau quà la demande de la régulation
- Pas de risque de thermosiphon et donc pas besoin de clapet anti retour.
- Pas de risque débullition de leau en cas dabsence de circulation. Néanmoins le risque dendommager les panneaux par la montée en température existe. Si le capteur est de bonne qualité (absence de matière plastique, cadre métallique, isolation en laine de roche, assemblage par brasure forte) il devrait résister. Jen aurai la confirmation après lété 2009.3°) Absence de pression dans le circuit.
- Moins de risque fuite grâce à la faible pression dutilisation.
- En cas débullition par panne de la régulation la vapeur sévacue par la mise à lair libre.
- Pas besoin de soupape de sécurité.
- Pas besoin de vase dexpansion.
- Circuit à la pression atmosphérique donc température de leau ne pouvant pas dépasser les 100° ce qui permet dutiliser des manchons isolants prévus pour leau chaude sanitaire et qui sont moins chers.Il est bien sûr nécessaire de respecter des pentes minimales (2 cm/m) sur les panneaux et sur les tuyaux qui ne sont pas hors gel. Il faut également un réservoir tampon pour recueillir leau venant des panneaux. Linstallation est à concevoir comme celle dune évacuation deau usée. Si la configuration des lieux le permet il ne faut pas hésiter une seconde.
Schéma de linstallation
Description de linstallation
Linstallation est composée de 2 panneaux solaires MM TINOX du groupement d'achat APPER, dun ballon de 300L double serpentin équipé dune résistance dappoint de 4,5 kW alimentée en 400V tri, de deux circulateurs Grundfoss UPS 25 50 180 en série, dune régulation PICO à deux sondes et dun réservoir de 12L. Les liaisons sont faites avec du tube de cuivre 14-16 sauf la partie basse qui est en acier pour des questions de rigidité.
Les panneaux solaires et la régulation PICO ont été fournis par lintermédiaire de lAPPER.
Le nouveau ballon de 300L proposée par lAPPER ne passait pas, hélas, par la porte de ma cave (il manquait 10 mm) et jai dû me rabattre sur un modèle de chez Charot plus cher mais nettement moins que ceux proposés par les revendeurs spécialisés dans le solaire.
Les circulateurs proviennent dune grande enseigne de bricolage et le réservoir de 12L est un ancien réservoir dair comprimé de camion auquel jai ajouté un niveau deau.
Les traversées de toiture sont réalisées par des brides soudées en zinc vissées sur un joint de mastic silicone.
Les panneaux sont bridés sur deux rails eux-mêmes fixés par des pattes en inox passant sous les tuiles.
Les températures atteintes sans eau étant élevées jai remplacé les joints silicones fournis avec les panneaux par des rondelles en cuivre recuit montées avec de la graisse haute température. De même les tubes près des panneaux sont isolés avec des manchons à base de caoutchouc eux même protégés des intempéries par du ruban adhésif pour isolant mince
Le coffret électrique, relais, borniers et contacteur ont été trouvés sur des brocantes.
Les tuyaux à lextérieur sont camouflés dans un tube de gouttière qui remonte sous le toit ce qui améliore lesthétique, lisolation et la protection des manchons.
Fonctionnement de linstallation
Le fonctionnement est identique à une installation solaire classique. Jai gardé les paramètres réglés en usine de la régulation : delta > de 10°, alimentation des circulateurs, delta de 3°, arrêt du circulateur.
Le circulateur n°2 (positionné en vitesse 3) est alimenté par un relais temporisé pendant 1 ½ minute à chaque démarrage, le temps que le circuit se remplisse et se boucle, ensuite seul le n°1 (en vitesse 1) assure lécoulement. Une vanne réglable a été ajoutée sous le réservoir de 12L pour ajuster au débit conseillé par le fabricant des panneaux (110L/h par panneau).
Un contacteur coupe lalimentation de la résistance dappoint lorsque le circulateur n°1 est en service pour optimiser le volume à chauffer.
Le serpentin du haut du ballon nest pas raccordé, la chaudière actuelle nayant pas été conçue pour faire de leau chaude.Les résultats
Le ballon a été mis en service en août 2008 sans être raccordé aux panneaux solaires et bonne surprise, compte tenu du mauvais rendement du précédent ballon à gaz, de laugmentation du gaz et de lavantage davoir un ancien contrat EDF EJP (Effacement des Jours de Pointe), jéconomise sans rien faire de plus, 10€ par mois.
4 m2 pour chauffer en fait 150L deau cela peut paraître riche, mais lexposition sud ouest, linclinaison du toit à 45° et la présence dhabitations voisines me masquant partiellement le soleil ma fait opter pour ce surdimensionnement. On est près de Paris et la place est chère.
Linstallation solaire a fonctionné à partir du 11 novembre 08. Les jours de soleil de novembre leau en bas du stock monte à 35°. Le 31 janvier est une belle journée, mais froide. La pompe a tourné pendant 4h30 et la température du bas de stock est montée à 46°.
Lorsque leau du stock est froide lécart de température entre les 2 sondes est de 9°. Il se maintient ensuite à 8°.
En estimant à 130L la quantité deau chauffée en 4h30 et à 40° laugmentation de température on obtient une puissance moyenne de 1340W soit 335W par m2.
Les spécialistes me diront si cest des résultats honorables pour un jour dhiver à Paris.
Seul reprise qui sera peut-être à faire est la position de la sonde 1 (panneaux). Le doigt de gant se trouve au niveau de lécrou à collet battu du panneau. Ce montage correspond mieux à un circuit pressurisé. Il sensuit un retard dans la transmission de la chaleur à la sonde. La première eau quil latteint est à 70° alors que la sonde a déclenché le circulateur à 20° seulement.
Pour lautovidange je pense que la sonde doit pénétrer profondément dans le collecteur supérieur du dernier panneau pour être bien baignée par la chaleur en labsence deau.
Lécoulement de leau dans le réservoir tampon fait un peu de bruit, mais ce nest pas désagréable. Cest même une indication sonore du bon fonctionnement du système.Maintenant que je commence à comprendre les conditions de fonctionnement dune installation solaire, je ne peux pas mempêcher de penser aux deux installations que jai vu la première fois dans ma commune depuis la fenêtre du train. Elles ont toutes les deux leurs capteurs orientés nord ouest avec une pente denviron 15° pour lune et 30° pour lautre. Linstallateur qui a posé les panneaux à 15° est un professionnel Qualisol. Cest à lui que jai demandé un devis. Soit il a voulu faire du chiffre daffaire, soit il est incompétent. Dans ce dernier cas on voit que la formation Qualisol napporte aucune garantie.
Il est trop tôt pour tirer un bilan économique. Mais je pense que lamortissement de linstallation ne sera pas aussi rapide que pour la cuve à récupération deau de pluie.
De toute manière il fallait changer le ballon deau chaude avant quil ne tombe vraiment en panne. Une installation solaire ne se conçoit pas dans lurgence et cétait loccasion à ne pas rater. Et puis comme tous ceux quils lont réalisées eux-mêmes il y a le plaisir dy être arrivé.