Deux étapes de mon installation

Par  Michel Evrard        Massongy -  Plaine du Chablais 74

evrardmichel1940 chez free.fr


Ancienne installation

Ceux qui sont allés sur un site, comme « On peut le faire » ou « www.apper-solaire.org», ont pu voir mon capteur solaire relié à un radiateur qui donnait de très bons résultats. Le 15 janvier 2005, journée bien ensoleillée, j’ai divisé par deux, ma consommation de bois (10 dm3 environ au lieu de 20). Il est vrai qu’il ne faisait pas très froid: entre 7° et 8°. Je rappelle que dans cette ancienne installation, le radiateur solaire était branché directement sur le capteur, sans échangeur, ce qui donnait un rendement maximum et un résultat immédiat. L’eau qui circulait entre ces deux éléments était additionnée d’antigel. (Le chauffe-eau solaire était indépendant de ce système). J’avais glissé sous l’absorbeur près de la sortie du tuyau (en haut, à droite), un thermostat à bulbe réglé à 30° et relié au circulateur par un câble électrique. Quand la température atteignait 30° dans le capteur, le circulateur se mettait à tourner et envoyait les calories dans le radiateur qui fonctionnait encore 30 mm, après le coucher du soleil, grâce à la chaleur accumulée dans l’isolant. Sur le circuit, il y avait un vase d’expansion. Le premier était à air libre, puis je l’ai remplacé par un vase d’expansion fermé. Il faut simplement prévoir un système, pour remplir le circuit et le mettre légèrement sous pression : 1kg à  1,5kg. Près de ce vase d’expansion, il y avait une dérivation avec un robinet et un embout fileté qui permettait d’adapter un système pour remettre du liquide caloporteur ou vider l’installation.

Le capteur de 3m² fabriqué avec l’aide de mon frère, plombier à la retraite, avait un bon rendement, mais m’était revenu aussi cher qu’un capteur industriel de 2m² qui aurait eu sans doute, un rendement équivalent, à condition de bien choisir la marque. Le radiateur était un lamella de récupération de 80 cm de haut sur 120 cm de long dont la surface déployée était  de 4,7m². Parfois, le thermomètre que je posais dessus indiquait 60°, un maximum, bien sûr.

Comme j’ai un sous-sol, les tuyaux sortants du capteur plongeaient dans ce sous-sol et remontaient vers le radiateur. C’est à ce niveau que j' avais placé le circulateur, le vase d’expansion et une dérivation pour remplir et mettre sous pression le circuit. Je le faisais avec un vieux pulvérisateur légèrement modifié. Sur la sortie haute du capteur, il y avait, non pas un purgeur automatique, mais un bouchon qui se vissait et qui, une fois enlevée, permettait au liquide caloporteur de monter facilement et d’éliminer l’air.
Dernière remarque : cette installation fonctionne très bien en thermosiphon.




Construction du serpentin


Le capteur


Photo des deux capteurs (4m2 au total) placés sur le toit et affectés à l'eau chaude
sanitaire (ballon de 200 litres en série avec le cumulus électrique de 150 litres)
et du capteur (auto-construction) affecté au radiateur et totalement  indépendant du chauffe-eau.

Nouvelle installation

J’ai voulu faire mieux. Aujourd’hui, j’ai fusionné le chauffe-eau solaire et le radiateur solaire. Pour cela, j’ai remisé au sous-sol, le capteur solaire (de 3m²) que j’avais fabriqué avec mon frère et je l’ai remplacé par deux capteurs industriels, du même type que ceux que j’ai sur le toit. Cela me fait 8m² de capteurs en deux bouclages (ce qui évite leur usure prématurée). J’ai fait mettre un ballon de 300 litres à deux échangeurs, avec possibilité de mettre une résistance de 2000W. L’échangeur du bas amène les calories produites dans les capteurs, celui du haut envoie, en thermosiphon, les calories dans le radiateur situé dans le salon juste au dessus. Je n’ai qu’à ouvrir la vanne du radiateur, quand le cumulus est à 45°- 50° environ et les calories montent toutes seules. Notez bien que je pourrais mettre facilement une vanne deux voies motorisée, pour faire ce travail, à ma place et de façon plus précise. Cette installation a été réalisée, au tout début du mois d’Avril 2006. Lors de la première journée à peu près ensoleillée, le cumulus s’est retrouvé à 70° vers 15 heures. J’ai donc ouvert le radiateur qui a affiché une température de 60°. A 21 heures, l’eau circulait encore à 48°. J’ai laissé le radiateur fonctionner toute la nuit, pour voir. Le lendemain matin, vers 7h, il était encore tiède. Le cumulus était  à 42° environ, température à laquelle le thermosiphon s’arrête. L’eau sanitaire était encore préchauffée à 65% environ. La différence avec l’ancienne installation est que la chaleur est différée de quelques heures. En fait, j’ai gagné un peu en production d’eau chaude sanitaire au détriment du chauffage. Disons que le radiateur fonctionne bien en mi-saison. Avec un cumulus de 300 litres, j’ai une réserve d’eau chaude pour  trois jours, sans soleil, du début Mai à la fin Septembre. Bien sûr, le troisième jour, l’apport solaire n’est plus que de 30%. 

Début Mai, je couvre les deux capteurs du bas, car je n’ai plus besoin de chauffer l’appartement. J’ai fabriqué deux caches en contre- plaqué, montés sur des tasseaux verticaux permettant à l’air de circuler entre le cache et le capteur. L’avantage d’avoir ces deux capteurs contre le mur est que je peux les couvrir facilement et que j’ai pu les incliner à 60°, alors que ceux du toit (4m²) sont à 33° environ. Ces derniers sont largement suffisants pour amener le cumulus solaire à 65°, voire 70°, de début Mai à fin Septembre. Je peux mettre hors-circuit les capteurs du bas, grâce à deux vannes quart de tour qui permettent néanmoins une éventuelle dilatation de l’eau vers le circuit resté ouvert. Le cumulus électrique est réglé à 53 - 54° ; en été, il se déclenche très rarement. La loi oblige à mettre une vanne thermostatique qui empêche l’eau d’arriver trop chaude, aux robinets, par apport d’eau froide. Il faut simplement la mettre après le cumulus électrique et non entre le cumulus solaire et celui-ci. De cette façon, on augmente la capacité de stockage. Les deux cumulus doivent être les plus près l’un de l’autre. En fait, je n’ai jamais remis cette vanne après le cumulus électrique, car il n’y a jamais de surchauffe palpable au robinet: tout au plus 2 ou 3 degrés. Autre chose, pour moi, le cumulus électro-solaire est à éviter, parce que cela restreint l’intervention des capteurs. Je m’explique. Il faut que la résistance électrique soit réglée de façon qu’il y ait en permanence, 50° environ dans le cumulus. Les capteurs ne vont servir qu’à le monter à 70°. Il faudra alors que la vanne thermostatique envoie un peu d’eau froide, à la sortie du cumulus, pour la ramener à 65° maximum. Mais cette vanne ne fonctionne pas toujours bien : elle fait perdre beaucoup de calories. Avec mon système,  le moindre rayon de soleil, en hiver, peut faire monter le cumulus solaire de 8° à 20°. C’est déjà un petit préchauffage. Avec le cumulus électro-solaire, il faudra que les capteurs arrivent à dépasser les 55°, pour déclencher le circulateur. Donc beaucoup de calories seront perdues.

Je n’ai bénéficié de subventions que pour cette nouvelle installation. Je ne regrette pas d’avoir dépensé de l’argent, pour ma première installation, car j’ai prouvé qu’un radiateur pouvait très bien donner de bons résultats et que les planchers chauffants ou les cloisons chauffantes ne sont pas les seuls procédés pour le chauffage des logements.
Est-ce que j’ai fait le meilleur choix, avec ma nouvelle installation, par rapport à l’ancienne? Je suis dans l’incapacité de vous répondre. Chacune a ses avantages. Je reconnais que j’économisais beaucoup plus de bois avec l’ancienne. Aujourd’hui, j’économise plus d’électricité. Voilà tout ce que je peux dire. J’ai encore un projet : celui de mettre un capteur à air (ils sont maintenant très performants), pour économiser du chauffage dans mon bureau. C’est léger, ça peut se ranger sans problème au garage, dès l’arrivée des beaux jours.


On  voit sur la droite, les deux tuyaux qui descendent des capteurs et vont à l'échangeur du bas. on voit les deux tuyaux qui montent vers le radiateur situé au dessus de la dalle dans le salon. On voit que chaque circuit est muni d'un vase d'expansion fermé, d'un manomètre et d'un groupe de sécurité avec un tuyau qui aboutit dans une bouteille ou un saut


Les installations fusionnées

EVRARD Michel. Massongy. Haute-Savoie.


Retour sommaire "En pratique"