INSTALLATION DE CHAUFFAGE SOLAIRE 120 TUBES (20m2) SOUS VIDE DU GROUPEMENT APPER
SSC couplé à une PAC eau-eau sur nappe, ainsi que décharge en piscine.
par Bertrand Delecourt 85

alias vile-coyote sur notre forum
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Bonjour a tous,

Ca y est, je me lance dans l’écriture du compte rendu d’installation, j’ai pris un peu de retard dans la rédaction, mais tout ne se fait pas en claquant des doigts, et la rédaction est plus difficile pour moi que l’étude….

sur la photo, à la fois, l’ancienne chaudière, le PC pour l’enregistrement des températures, mais déjà le ballon combiné en attente d’utilisation.

Prérequis :

Le but de départ était de pouvoir s’affranchir un petit peu du fuel de mon ancienne chaudière, et de faire un appoint au chauffage par complément solaire, le temps nécessaire a l’étude, l’évolution du cours des matières premières, m’a fais re-dimensionner toute mon installation avec couplage PAC, mais je vous tairais ici cet élément, je me concentrerais sur le solaire.

Description :

La maison fait 195m² habitables environ, elle est située dans les terres vendéennes, a proximité des deux sèvres, sur un plateau plutôt très venteux. ( 10 éoliennes a proximité )

Le logis se situe en bordure d’un village a patrimoine classée, et je suis dans la ZPPAUP, ( zone de protection du patrimoine et de l’aménagement urbain ), tout cela régie par les bâtiments de France. La température de base est de –4°c, et le DJU de 2250. La température de confort de la maison est de 19°C.Jusque là, la production chauffage était au fuel, et l’ECS par un ballon électrique 300L L’ancien propriétaire avait fait construire la maison, avec un projet de géothermie, il ne l’avait pas mener à bien, mais avait installé de gros radiateurs sur-dimensionné,

après recherche, j’ai trouvé 47 kw de radiateurs installés à dT 50.

La consommation de fuel variait d’une année sur l’autre entre 2000 et 2300L de fuel.

Les déperditions sont estimées à 12,5kw, ma femme étant à la maison, il n’y a pas de régime économie en journée, juste une faible réduction de consigne la nuit.

Préambule :

Avant d’imaginer quoi que ce soit comme installation, il m’a fallu appréhender la maison, j’avais déjà bricolé les premiers hivers sur la chaudière, en baissant la consigne, en rajoutant un thermostat d’ambiance radio-piloté commandant le circulateur, etc…je ne gagnais pas beaucoup en consommation et quasi rien en confort.

Commençant à me renseigner sur la possibilité de faire du chauffage solaire, je tombe très vite sur le site apper, et sur le forum chaleur terre, les outils de dimensionnement des deux sites m’ont été très utiles, bref, je découvre donc très vite, que chauffage solaire rime avec basse température, très basse température,

Me voilà donc a essayer de modifier les régimes de ma chaudière pour tenter de rentrer dans les clous.

Je découvre sur le forum un enregistreur de données, que propose Pcol, http://col2000.free.fr/tempecom/index.htm, qui permet d’enregistrer plusieurs température toute les 3 minutes environ, sur un PC en format texte.

Je me fabrique donc un système a 4 sondes, un forumeur m’adapte le programme pour mon usage, et je place

- 1 sonde départ chauffage,

- 1 sonde retour chauffage

- 1 sonde dehors

- 1sonde température eau de chaudière

et pendant tout l’hiver 2006-2007, j’enregistre mes températures, en faisant évoluer ma température d’eau de chaudière a la baisse, et le réglage de la V3V, le circulateur fini par tourner tous le temps, et je me retrouve finalement face a un problème, une chaudière fuel n’est pas faite pour travailler en Basse Température !

au plus froid de l’hiver, j’envoi 40°C dans mes radiateurs, et à peine 25 en mi-saison. Dur dur pour la chaudière fuel qui s’encrasse.

bref, pas d’hypothèse de travail, juste du concret, la maison est capable de travailler en basse température avec son réseau de distribution installé. Bonne nouvelle !

L’étude :

Désormais, me voilà serein et confiant, je vais pouvoir faire du solaire, continuant mes lectures je découvre des formules empiriques qui me suffiront pour le dimensionnement. Bien souvent laché par ci par là sur des posts ouverts sur le forum apper.

1m² de capteur pour 10 m² de surface

20 a 30 litres de réserve par m² de capteurs.

20% à 30% de la surface capteur en surface d’échangeur.

Voilà le dimensionnement résolu, il me faudra 20m² de capteurs, et au moins 600 litres de ballon tampon, avec un échangeur de 4 à 6m², je suis fourchette basse de l’échangeur.

Je n’ai même pas réfléchi au drainback, sans regrets.

Très vite je me dis que préchauffer mon ECS avec le solaire sera un gain non-négligeable, j’opte très vite pour un ballon combiné, qui bien qu’il ne soit pas la meilleures des solutions est pour moi LA solution, en fait je ne dispose que de très peu de place, seulement 3 m² au sol dans ma chaufferie, dont déjà 1m² pour la chaudière, finalement remplacée par la PAC. L’espace disponible fais 3m x 1m ! Le choix du ballon combiné se porte naturellement sur le plus grand qui rentre chez moi par la porte, le 1000L, 780 L d’eau de chauffage et 220 L d’ECS.

Pour l’inclinaison des capteurs, impossible de les mettre sur le toit, malgré l’autorisation reçu de la mairie après ma demande de travaux, la pente de toit n’est que de 16° ( 30%) le fonctionnement ne serait pas optimale, j’opte donc pour une pose au sol dans le jardin, un petit peu d’ombre en décembre, mais plein sud toute l’année.

Il seront donc inclinés de 45° comme le prévoit leurs support, de toutes facons, souhaitant décharger un max en été dans la piscine, l’inclinaison de base du support fourni sera parfaite.

Les capteurs posés dans le jardin seront à environ 15m de la maison,

Une tranchée accueillera les conduites aller-retour, isolée dans de l’armaflex.

J’ai lu un peu tard l’expérience de gegef6fsk, sinon j’aurais opter autrement.

J’ai choisi arbitrairement de faire des liaisons en cuivre de 22, c’est dur à souder, ca coûte cher, mais, j’avais envie ! surtout cela me permet de faire évoluer le champ de capteur par la suite, malgré mes canalisations enterrées.

Pour la régulation je ferais simple, il faut que ce soit le plus autonome possible, le plus simple, et surtout qu’il n’y ai pas besoin d’y toucher tous les jours, il faut aussi que cela soit facilement dépannable, et que les composants se trouve facilement dans le commerce, pour toutes ces raisons, l’automate programmable est vite écarté, ce sera une régulation du commerce, de chez resol, les docs sont bien, et les modèles deltasol BS pro me suffit largement, surtout depuis que la PAC est installée, en fait la PAC se charge de réguler le chauffage, la régulation solaire n’a qu’à gérer son circulateur.

Principe :

Il m’a fallu 12 mois pour résoudre mon schéma hydraulique,

En fait c’est le même ballon tampon qui servira à la PAC et au solaire, seul soucis, la PAC doit toujours être traversée par l’eau, et le solaire, doit travailler avec l’eau la plus froide possible.

Schéma qui fut refusé par de nombreux installateur de PAC, sauf mon plombier ;-)

Ce ballon qui n’est autre qu’une fabrique à eau tiède, est en permanence brassé, la PAC le brasse, mais aussi l’installation chauffage car pour rester en température basse j’ai un gros débit dans l’installation chauffage.

L’ECS est préchauffée a la température disponible, puis s’en va rejoindre le ballon électrique déjà existant pour le complément.

J’en suis arrivé ce schéma, qui a mon avis n’est que provisoire, je pense déjà a une modification, mais j’attends un hiver avec le couplage solaire avant de changer.

En fait je viens de détecter un gros défaut, mon Ballon tampon se situe dans une pièce ou la température ne dépasse rarement les 15°C en hiver, et en l’absence de soleil, le bas du ballon, (une quasi réserve a eau morte ) va se retrouver a 15°C, le soleil devra donc chauffer cette eau jusqu'à la température de retour chauffage avant d’être exploitable ! mais j’attendrai l’été prochain.

Achat du matériel :

Une fois dimensionné le matériel il ne me restait plus qu’à passer commande, très habitué à commercer avec l’Allemagne, je vite trouvé des fournisseurs, de qualité, réactif, et très bon marché.

Pour ne citer qu’eux, pufferprofi ( twl-technologie), EDG-shop, ou encore das-kleine-onlinekaufhaus.

Du Ballon tampon, en passant par la régulation et les sondes, mais aussi les doigts de gants ou mon isolant extérieur. Les capteurs eux bien évidemment sont venus par le groupement, et la mise en place d’un groupement nord ouest qui nous a permis de récupérer les capteurs sur orléans.

Un grand merci à Hervé45, pour son aide, et la solution qu’il nous a proposé, le stockage dans l’entrepôt de son entreprise, et sa disponibilité pour nous aider a charger dans les voitures et remorques.

Réalisation :

J’ai la chance dans cette affaire de m’être fait aider de mon plombier, en fait ca lui sert aussi de formation, lui souhaitant faire un solaire pour se faire la main, et surtout découvrir quelque chose qu’il ne connaissait pas, ( nous sommes désormais sur plusieurs projet ensemble)

La mise en place des capteurs ne pose pas de soucis évident, si ce n’est qu’il m’a fallu couler 2m3 de béton au lieu d’un seul prévu, la peur que cela s’envole avec le vent, l’irrégularité de la planéité du terrain ont eu raison de mes calculs ! vive l’empirisme. je voulais faire du solide, je pense que cela ne s’envolera jamais. L’assemblage des capteurs, la pose des tubes est réalisées avec l’aide de ma femme qui voit enfin le projet se concrétiser, 2 ans d’études pour arriver à défoncer le jardin, supprimer le fil à linge, BRAVO !

Mise en route :

Début avril, profitant d’une période de congés, je finalise la plomberie, je mets en eau, avec l’eau du puits, et je purge, je purge et je purge encore….satanée purge !

Au bout de trois jours enfin plus d’air .je mets donc en place les tubes, 60 pour commencer, et la ô miracle ca chauffe, raisonnablement, mais ca chauffe.

L’ajout successifs de tubes ne fera que conforter ma première expérience, ca chauffe même quand le ciel est voilé, pire encore, ca chauffe quand il pleut, il faut certaine condition mais c’est impressionnant.

Tant que le ciel est lumineux, les capteurs chauffent.

Il m’a fallu une bonne semaine pour affiner le réglage circulateur,

En fait, au final, il est réglé sur 2, cela m’assure un delta de 10° entre stock et capteur

La régulation modulant la vitesse en fonction de la puissance délivrée par les tubes, le moteur tourne régulièrement a 50%-60% de sa vitesse maximale, et quand il fait très beau, c’est jusqu'à 80%.

J’ajusterais peut être cet hiver en vitesse 1 !

Il à fallu très vite finaliser la décharge en piscine,

En fait après une journée de plein soleil le ballon atteignait les 65°C !

Qu’a cela ne tienne, mise en place du circulateur piscine et raccordement sur les tuyaux passés dans la tranchée, tout était déjà prévu.

Je ne vous monte pas encore la décharge en piscine,

C’est un échangeur a plaque brasé inox, qui se trouve dans le local piscine.

L’eau poussé par le circulateur rouge de la photo de droite, viens réchauffer le primaire de l’échangeur coté piscine.

Le retour s’effectuant par le point le plus bas.

A noter que je prend l’eau à mi hauteur dans le ballon, pour assurer un préchauffage de l’ecs à une température un peu plus élevé.

C’est impeccable, en fait dès que la décharge se mets en route, le ballon chute vertigineusement, au point que en plein jour la décharge piscine fonctionne tout le temps, le ballon stagne a 34°C

Le soir vers 18h00 je coupe la décharge et le ballon remonte vers 38-40°C suffisant avant les douches, pour préchauffer le ballon électrique.

Premier bilan après 2 mois :

Du bonheur,

Entre la joie de tirer profit d’une ressource naturelle gratuite, renouvelable, et celle de consommer moins d’énergie fossile, la satisfaction est entière, reste a produire l’électricité nécessaire…

Le chauffage a très bien fonctionné tout le mois d’avril, la PAC n’a pas démarré une fois.

La piscine se maintient en température, et pas de soucis de surchauffe.

Une inquiétude tout de même, il faut que je mette en place très vite mon onduleur de sauvegarde.

Tout va très bien, et malgré la compacité de l’installation, intervenir dessus reste facile et accessible.

Rendez vous au printemps prochain pour le compte rendu après hiver.

Et d’ici là, je range un peu les cables de sondes, et je pose les goulottes !

Dernière minute,

Je me rend compte que je n’ai pas parlé de mon isolant extérieur,

Tout ce qui est aérien est en fait isolé avec de la laine de roche sous film plastifié luminisé.

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