N°1

L'analyse d'une première installation à Orange (Vaucluse)

par Marc Bonicel
papymabo chez free.fr

Cette expérience a fait suite à quelques tentatives rustiques au jardin ou en camping. A l'époque, l'autre siècle, il s'agissait de caisse en bois dans laquelle s'enroulait un tuyau polyéthylène noir, exposé au soleil sous une vitre simple et plus basique encore un bidon noir sur le toit de la caravane pour la douche de Juillet.

Mais l'intérêt et le plaisir grandissants, j'ai entrepris, en 1986, la construction de capteurs plus sérieux puis d'un système complet pour équiper la maison.

Deux panneaux vitrés de 0,90 X 2,00 M, horizontaux et en réseau zig-zag cuivre sur une tôle ondulée en Aluminium, montés en symétrie sur un ballon de 200L avec serpentin échangeur en cuivre, 25M de 14/16. Un sonde de climatisation gère la régulation et un vase ouvert assure la fluctuation de volume du liquide de refroidissement glycol de Casino que pousse un circulateur commun.En détail ça donne :

Un caisson en tôle de bardage, pliée deux fois, renforcée par trois tasseaux de bois de chêne taillés à la forme des ondes et vissé par l'extérieur. Sur le pourtour supérieur un cadre fer cornière de 20 x 20mm assure la rigidité et le maintien du vitrage. Notez que sur la partie basse, la cornière est inversée pour permettre l'écoulement des pluies. Les côtés en tôles pliées épousent la forme spéciale pour fermer le panneau et maintiennent les sorties. A l'intérieur, laine de roche compressée de 5 cm d'épaisseur (entre les tasseaux) puis la tôle ondulée Aluminium sur laquelle chaque creux d'onde est équipé d'un tube de cuivre en 10/12. Ces tubes, plaqués à la tôle par des liens en fil de cuivre, sont reliés entre eux, en bout, par deux coudes ou bien une entrée/sortie en raccord fer/cuivre fileté ½.

Apprêt aluminium puis peinture noire haute température 200°C de chez Julien sur l'absorbeur et autre laque partout ailleurs.

Mastic en bande dessous et mastic silicone dessus garantissent l'étanchéité de la vitre en verre standard de 4mm. Ce sont elles d'ailleurs qui, par récupération, ont conditionnées les côtes.

Les fixations sont faites en cornière fer de 40x40mm rivetée, et du profilé carré de 30mm, positionné à 45°et vissé par tirefonds de 6x50 dans les bois de charpente de l'abri voiture.

Montés en symétrie, les capteurs encadrent le vase d'expansion de 5L ouvert, placé en haut.

Le stockage est réalisé à partir d'un cumulus électrique de 200L. Déshabillé sur le haut, puis décapité à la disqueuse, pour insérer un serpentin en cuivre de 24M de 14/16mm

Cet échangeur, préparé auparavant par enroulement manuel sur un cylindre de 250mm agencé est introduit puis brasé, en bas, sur la plaque de visite, en haut sur la virole du cumulus. Le tout est refermé par soudure soignée, traité en sous-couche P7 puis peint avec une peinture émaillée de finition en intérieur et autre en extérieur. Un groupe de sécurité neuf , une reprise d'isolation puis un habillage important en suplément et voilà tout.

Le montage des connections se fait en plomberie standard avec du cuivre écroui de 16/18, par raccords et soudure tendre. L'installation, assez compacte, comprend, vannes, clapet anti-retour et circulateur.

Une ligne électrique protégée alimente le thermostat de la résistance d'appoint et le circulateur à travers la sonde thermostatique de climatisation caler à fond (40°C). Elle démarre ainsi le transfert des calories dès que le capteur atteint cette température, et l'arrête quand ce n'est plus le cas. Ce système de régulation bien que primitif, est d'une redoutable efficacité depuis 1987!

Pour finir, quelques réflexions et analyses. Le prix de revient: 2000F à l'époque (300€), avec pas mal de récupération. Le rendement est modeste mais assure toute l'année, sans compter l'appoint, de 30 à 90% des besoins d'eau chaude à 55°C, suivant l'ensoleillement. Basique mais satisfaisant.

J'ai remplacé le ballon en 2002, après 15 ans d'entartrage ... j'ai en même temps repris les peintures des deux absorbeurs et des éléments extérieurs. Un peu d'entretien régulier a permis d'assurer un fonctionnement correct sur 21 ans, sans problème particulier. Vive le solaire !